À mon amie de toujours

Agniescka
La chanceuse
Aux étincelles morbides
Me mord les tympans
De furibondes jouissances
Je lui demande
Ce que veut
L’amour
Entendre
À elle de me répondre
Le là
Sans attente
Ni lendemain

Ses lèvres de brume
Embrassent
Mes paupières fermées
Juste assez pour laisser entrer
Quelques rayons
De chaleur mourante
Mon coeur se laisse étreindre
Jusqu’au nouveau rivage

Dans mon torse
Se relâche
Un ciment d’étrangeté
Sous l’averse non préméditée
Des larmes
Comme si la dernière fois
Devait être la plus belle
De toute

Dans nos souterrains à nous
Creusés par les histoires
Et minés par la jeunesse sans fin
L’incendie assourde et aveugle
Avec la dignité d’une supernova
Chaque passage
Sombre ou profondément oublié
Chaque pierre
Éclaboussée de bleu, brun
Rouge vif au soleil
Chaque chariot laissé là
Chargé de son trésor
Abandonné