Smog poétique
Par Émile Brassard
Halluciner
Certain
À répétition
Sans limite
Sans discrétion
Entre étrange masochisme
Et artistique psychédélisme
Hyperinflation des sensations
Ou grossières impressions sur la pensée
L’effet est volumineux
Je vomis-volubile
Sans censure ni force de rétention
Les mots existent déjà pour dérapage, dévappage, force, escalade, progression, perte de soi
Mais ne suffisent pas
Car l’intensité
Est incomparable
Récits d’intoxications
Une répétée obsession?
Une nostalgie, un crainte anticipé?
Quelle importance
Le moment présent
Seul à être changé
Le reste suit
Sur les fondements du passé
Et tant mieux tant pis
Plutôt tant mieux
Le mystère embue le message
Mais l’amour se transmet-il?
Le langage altère-t-il
Ce que précisément il porte entre ses doigts?
Les mots suffisent-ils
À dire
Son testament du quotidien?
Les images contagieuses
Rendent jalouse l’écriture saccadée et explosive
Entre poubelle et génie
Pollock de lettres
Potlock de sens
Lianes de mots tranchés à la racine
Qui veulent tout dire
Mais y arrivent bofement
Tant de souhaits
Mais que de rabat-joies vœux pieux?
Surtout quand la portée
S’arrête aux portes de la conscience
Quelle misère
L’auto-diagnostic
Quel paradoxe
L’auto-culpabilité
Si je te gage
Cette réflexion sincère
Arriveras-tu à t’imaginer
L’humain derrière ces lignes?