L’assoupissement du combattant
Tremble les poils
Comme le grognement d’une bête
À révolte
Au bord
Du réveil.

L’obscurité totale
A mordu
L’ombre
De tout doute.

Que de fins filaments or-blanc,
Félins
Bernent l’invisible
Et sont permis
Au visiteur voyant.

Feindre n’avoir rien vu
N’avoir rien pensé
N’être jamais venu.

Bien que l’inévitable
N’existe
Le regret se charge lui-même
De crever une à une
Les bulles d’air.

Qui bat la cadence
Le souffle terrible
De la troublée et noire attente
D’un terme
Sur lequel personne
N’ose spéculer.

C’est un
Quasi-silence
Massif et indérogeable
Qui fait violence
Sur le corps
Impeccablement
Tétanisé.

La loi et l’ordre
Des mondes possibles
S’accrochent de toutes leurs forces
Aux lèvres molles
Qui exaltent
La sage et chaude
Patience.

Rien ne saurait
Sauver les meubles
Quand l’humilité frappe
Au coeur
Plaque
Au sol
Et broie
Toutes les fuites
Hypocrites.

Jusque l’écho
A fui l’infini de la pièce
Qui désarme et serre
Jusqu’à ne plus sentir.

Il ne peut compter
Que sur son propre pouls
Pour espérer garder contact
Avec lui-même
Et mesurer les ravages
De sa perdition.

Devant une fatalité
Aussi imminente
Consciencieuse
Flamboyante
Force est d’admirer
Les pitoyables certitudes
Parties comme des mouches
Et les ultimes éclairs
D’émerveillement
Et de sublime reconnaissance
À juste temps
Arrivés.

Extrait authentique du hoquet de panique surréaliste d’un atome en détresse éblouissive. Aucune autre victime n’a été rapportée.