Parfois, couché dans son lit
Paralysé d’émotion
Et de visions sans suite
Des fenêtres de réel et d’impossible
Se fissurent sur son réceptacle mental
Et laissent découvrir un susurrant imaginaire
Né de l’union d’une volonté trop pleine
Éperdue dans les yeux perçants d’une illusion très chère

L’évocation nébuleuse trempée dans une pluie de lumière
Défait si doucement pleins de nœuds posés par le temps
Il se sait gagné d’avance
Par les filets de sa fixation
Sans penser il s’enfonce dans les mailles d’une espérance terrible et
Sans limite
Plus forte peut-être que l’amour pour ses parents

La parade intime et jubilée
Kinésiquement scrupuleuse de son intensité
Profusionne l’exaltation d’un quiet désert
D’un non-lieu
D’un relâchement des repères dans l’océan derrière
D’un cri sans but debout sur un
Glacier

C’est comme si
Tout commençait
Rien qu’en retournant la matière
De sa face rongée à l’invisible
Et qu’en bondissaient hors du rationnel pesant
Des milliards de pétards vifs
Intempestifs, envahissants
Par dévotion
Sans tête
À une quête inavouable
Avec des mandibules de vérité si belle et ancestrale
Pour caresser la solitude spasmodique
En solidarité aux peines hémorragiques
Et sans héro